24 Février 2013
Pôle emploi a beau avoir radié de ses listes, en décembre dernier, 10 000 chômeurs de plus qu’en décembre 2011 – un bond qui relativise la stabilisation officielle des demandeurs d’emplois de catégorie A (+300) ! – ces directeurs d’agences ne biffent pas leurs inscrits, sur instruction politique, pour faire baisser opportunément le chômage dans l’Hexagone comme le soupçonnent d’aucuns.
En revanche, révèle son chaleureux médiateur Jean-Louis Walter, ces cadres outrepassent largement leurs droits en considérant à 81% que l’absence d’un demandeur d’emploi à un entretien physique constitue un refus de ce dernier de remplir ses obligations. Alors que la loi n’édicte pas formellement cette appréciation. Voilà ce qui s’appelle mettre les pieds dans le plat !
En effet, ces chômeurs ont pu ne pas recevoir leur convocation, notamment lorsqu’ils se font héberger administrativement chez un tiers afin de maximiser leurs chances de décrocher un job ( à Paris notamment plutôt qu’en banlieue); être en retard suite à un problème de transport, voiture ou train, ou même de bonne foi avoir tout bonnement oublié ce rendez vous.
Or quelques soient les circonstances de leur absence à leur convocation, ils encourent deux mois de suppression d’indemnités, c'est-à-dire deux mois sans revenus ! Une sanction bien trop lourde qui contredit toute la jurisprudence du Conseil d’Etat selon laquelle les sanctions doivent être proportionnées. « Un dispositif de radiation qui réponde aux réalités de terrain et laisse aux demandeurs d’emploi une première chance ou le bénéfice d’un avertissement avec sursis est donc encore à inventer. » prêche avec raison Jean-Louis Walter, ancien président de la CFE-CGC. Car pour l’heure, les chômeurs ne peuvent que s’en remettre, en la matièr, qu’à la bienveillance de leur directeur d’agence Pôle Emploi…